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Saint-Lunaire et les mystères de l'existence
13 janvier 2005

Chbonk

Des voix, des dizaines de voix, peut-être.
- Ne bougez pas. Restez allongé. Des collègues arrivent, on va vous emmener. Vous savez quel jour on est aujourd'hui ? Vous pouvez me le dire ? Dites-le ? D'accord. Vous avez mal où ? Et puis ? Vous avez perdu connaissance ? Vous avez mal où sinon ? Vous sentez vos bras, vos jambes ? Vos jambes, vous pouvez bouger vos jambes ? Bon. Non ne bougez pas. On va vous retirer votre casque et puis on va vous transporter. Oh là, vous avez pris la taille serrée, vous. Voilà.

Etrangement, un visage familier un instant s'approche.
- T'inquiète pas elle a rien, je la fais mettre à l'atelier pour le passage de l'expert.

D'autres voix, encore, d'autres visages attentifs.
- Désolé, mais on va être obligé de découper votre col coupe-vent. Voilà. Tiens, donne-moi le collier cervical, toi. Voilà. On va vous transférer sur un brancard, maintenant. Bon prêts à lever les gars ? On lève. On referme. Doucement. Ca va vous serrer mais c'est fait pour. Allez, on le monte.

Dans le fourgon, il fait presque plus froid que dehors.
- Il est dedans ? Bonjour monsieur, vous avez des papiers ? Approchez-vous si vous voulez qu'il vous voie. Dans la poche de votre blouson ? Je vais les prendre, ne bougez pas. Vous vous souvenez des circonstances ? Vous rouliez à quelle allure ? C'était un déplacement privé ou travail ? Vous exercez quelle profession ? Il faudra qu'il souffle aussi, il pourra ? Sinon il faudra faire une prise de sang. Tenez, soufflez s'il vous plaît. Allez, on y est presque. Bon, 0, parfait. Je termine avec la déposition de la voiture et je reviens... On va attendre ici la fin de la paperasse des policiers. On bloque presque toute la circulation, avec les cônes on est sur trois files. Ensuite on partira pour les urgences. On y sera dix minutes après. Vous vous sentez comment ? Oui, votre casque est là, votre sac aussi. J'ai mis les gants dedans. Oui, je crois qu'il y a des témoins, une femme qui discute, là. Ah le voilà qui revient, on va pouvoir y aller.

Les portes se ferment, le trajet dure peu de temps, sirènes et gyrophares aidant, mais la température se réchauffe tout de même un peu. Puis c'est le froid à nouveau, à la sortie, et puis le chaud encore, bien plus chaud, et cette étrange impression de voler à l'envers, en flottant près du plafond au ras des séparations de salles, comme dans un rêve déplaisant. Et puis ces attentes successives, changement de brancard, attente, venue de l'interne, attente, transfert radios, attente, radios, attente.

C'est un rêve c'est sûr, sinon je n'aurais pas vu le visage de mon concessionnaire tout à l'heure. Mais ça fait moins mal un rêve tout de même, ou pas aussi longtemps. Et puis c'est pas aussi précis, non plus. Et puis il y aurait eu au moins une très jolie brune.

Alors, non, c'est pas un rêve, c'est sûr, et alors il faut que les radios soient bonnes.

Et quand elles sont bonnes, le premier plaisir est simplissime: c'est de se mettre à nouveau debout.
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Commentaires
S
Marie >> oui mais très délicatement alors, et sur une zone non sinistrée, voulez-vous ?
M
Fin oui de nous faire des frayeurs ???<br /> Je vous embrasse...
S
Chaperonnette >> ce doute vous honore, en effet. Je me porte chaque jour un peu mieux depuis et j'espère fermement me rétablir avant mon fidèle destrier.
C
Oui, quand même j'ai un doute. Ce ne serait certes pas le premier scenario fantastico-science fictionico-surréaliste de Monsieur Saint Lunaire. Mais, là, j'ai un doute. Allez-vous bien ?
S
Bibi >> Au début, oui.
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