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Saint-Lunaire et les mystères de l'existence
13 décembre 2004

Un siècle pour des lumières

Samedi. Une urgence. Vite, vite. Ca va fermer.

Me faut une ampoule de 100 watts à pas de vis, pour la lampe d'à côté de mon PC. Celle qui me fait du jour la nuit. Elle vient de claquer. J'ai mis du 60 watts mais ça ressemble à l'éclairage de secours d'un vaisseau spatial avant l'explosion. Manque plus que la sirène. Et me faut aussi quatre tubes au néon pour ma cuisine. Depuis 7 mois, les tubes. Alors autant grouper. En fait j'avais déjà tenté une sortie pour les néons, il y a quelques mois, au magasin de bricolage d'à côté, mais rien. Ils étaient épuisés, au magasin. Les chefs de rayon aussi.

Donc aujourd'hui ça peut plus durer. Hop, moto et direction le centre ville. Vite, vite.

Impossible. Même en moto. Embouteillage, bouchonnage, coinçage. Je demande son avis à la synthétiseuse de désirs, dans mon casque. "Détruire", qu'elle dit.

Chouette. Un peu d'action.

A l'aide du bouton secret de mon tableau de bord, je sélectionne le mode "Tutti fuori" (c'est une italienne). Une stase brouillante vient envelopper la plaque d'immatriculation, comme quand on passe la seconde, mais là, en plus, deux tubes bleutés de désintégration rapprochée sortent de la tête de fourche et viennent se mettre en position près des rétroviseurs. Ils passent en mode d'acquisition de cible et s'arrêtent sur le 4*4 de devant.

Après, tout est automatique. J'ai juste à accélérer. Le radar radarise. Le calculateur calcule. Quand ça va gêner, pfouit, le désintégrateur désintègre. Mais proprement, hein, y a juste plus rien, je peux même prendre de l'angle vu qu'y a pas de débris. Plus je vais vite, plus ça nettoie loin. Après mon passage, y a comme une stupeur, et puis les voitures foncent dans l'espace derrière moi.

J'arrive vite, donc. Je gare, je béquille, j'antivolise, j'entre. Vite, vite.

Foule.

Une masse. Même pas grouillante. Trop de monde. Compacte, lente, une foule à cadeaux qui avance vers les caisses comme une coulée de pudding.

Heureusement, au sous-sol, personne. Hé hé. Personne n'a l'idée d'offrir une ampoule à vis ou des néons. Alors ça va vite, très vite. Ayécéfé! Je file vers les caisses du sous-sol où y a personne non plus. Ca, c'est de la course !

Les caisses du sous-sol, y avait personne devant, mais y avait personne derrière, aussi.

J'avais tout bien fait, pourtant: ma lampe de maintenant, en double, mes tubes d'il y a sept mois, en double aussi. Un bonheur rudimentaire, émouvant de simplicité, était là, à ma portée...

En remontant avec mes emplettes, impossible d'accéder aux caisses du rez-de-chaussée, impossible même de prendre pied dans la multitude, en haut de l'escalator. On va régler ça.

Casque.

J'ai même pas besoin de parler à la synthétiseuse de désirs. A cause de la température moyenne ambiante, y se déploient direct de chaque côté du casque, les deux tubes bleutés du kit piéton.

...

Bon, je parle, je parle, mais faudrait peut-être que je sorte pour mes lampes, avant que ça ferme.
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Commentaires
S
A.logen >> selon un phénomène bien connu des marins et des capitaines, mes courses lointaines me rendent joyeux.
A
Vos courses ont t-elles toujours une allure d'aventures intersidérales?<br /> Ou bien est ce vôtre halo qui gêne?<br /> <br /> Remarquez, je les ai toujours trouvé bizarres les Robocop du rayon bricolage...
S
Bibi >> il faut que vous avaliez mes salades, ça vous ira bien au teint. Oui, c'est un compliment alimentaire.
S
o4vents >> oui je vous la prête, mais vous me raconterez !
B
Tiens, tiens, je savais bien que vous faisiez semblant, pour les saucissons.<br /> Et tout ce patacaisse pour des néons !<br /> Franchement, si vous vous imaginez que je vais croire vos salades...
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