5 décembre 2004
De la nostalgie et des couleurs
Je me demandais tout à l'heure quelle était la couleur la plus nostalgique. Pour moi, évidemment.
Oui, la nostalgie. Ce que St-Exupéry appelait "le désir d'on ne sait quoi". Ce que d'autres appellent le regret de ce qu'on a eu mais que l'on n'a plus. Et d'autres encore, le regret de ce qu'on a pas eu et que l'on n'aura jamais.
Quelle que soit la définition, on voit bien que la nostalgie caractérise une situation d'inaccessibilité. C'est la prise de conscience d'un écart irrémédiable entre l'état présent et un état imaginé.
Par exemple, je veux un café, et la machine à expresso est en panne. Je tape dedans, peine perdue, elle ne s'auto-répare même plus. Il n'y a plus rien à en attendre. Cette machine ne me donnera plus jamais de café. Plus jamais jamais.
Appliquant avec soin la définition ci-dessus, je deviens nostalgique de mon café. J'imagine à regret le plaisir que j'aurais eu à le déguster. Puis, pour renforcer cette légère souffrance, dans laquelle je commence inexplicablement à me complaire, je tâche d'y associer la mémoire d'un délicieux café à une terrasse, un soir d'été. Juste pour voir.
Encouragé par les premiers effets, je les enrichis des ocres des bâtisses romaines, et de l'agitation vespérale des villes italiennes. Je commence à me sentir merveilleusement pire. Alors pourquoi ne pas y ajouter les reflets du couchant sur la peau d'une très jolie brune, assise juste à côté, et toutes ses promesses nocturnes ?
A cet instant je regarde l'heure, mais non, le dernier avion pour Rome a déjà décollé. Dévasté par tant de décalages successifs, c'est décidé, demain j'assigne le fabricant.
Alors, la nostalgie, couleur café ? Couleur des ocres ? Couleur de brune ?
Ou simplement couleur du temps pensé ?
Oui, la nostalgie. Ce que St-Exupéry appelait "le désir d'on ne sait quoi". Ce que d'autres appellent le regret de ce qu'on a eu mais que l'on n'a plus. Et d'autres encore, le regret de ce qu'on a pas eu et que l'on n'aura jamais.
Quelle que soit la définition, on voit bien que la nostalgie caractérise une situation d'inaccessibilité. C'est la prise de conscience d'un écart irrémédiable entre l'état présent et un état imaginé.
Par exemple, je veux un café, et la machine à expresso est en panne. Je tape dedans, peine perdue, elle ne s'auto-répare même plus. Il n'y a plus rien à en attendre. Cette machine ne me donnera plus jamais de café. Plus jamais jamais.
Appliquant avec soin la définition ci-dessus, je deviens nostalgique de mon café. J'imagine à regret le plaisir que j'aurais eu à le déguster. Puis, pour renforcer cette légère souffrance, dans laquelle je commence inexplicablement à me complaire, je tâche d'y associer la mémoire d'un délicieux café à une terrasse, un soir d'été. Juste pour voir.
Encouragé par les premiers effets, je les enrichis des ocres des bâtisses romaines, et de l'agitation vespérale des villes italiennes. Je commence à me sentir merveilleusement pire. Alors pourquoi ne pas y ajouter les reflets du couchant sur la peau d'une très jolie brune, assise juste à côté, et toutes ses promesses nocturnes ?
A cet instant je regarde l'heure, mais non, le dernier avion pour Rome a déjà décollé. Dévasté par tant de décalages successifs, c'est décidé, demain j'assigne le fabricant.
Alors, la nostalgie, couleur café ? Couleur des ocres ? Couleur de brune ?
Ou simplement couleur du temps pensé ?
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